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34 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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de somme, ou à tendre les chambres réservées aux officiers de service. A cette époque, les artistes ne regardent pas comme au-dessous d'eux les besognes les plus modestes. C'est ainsi qu'après avoir tissé la représentation de l'Apocalypse, Bataille accepte sans difficulté la commande de tapis unis, à raison de 24 et même 18 sous parisis l'aune. De temps en temps, on lui demande de jeter sur l'étoffe un semis de fleurs, ll reproduit alors les attributs préférés du prince qui a recours à ses talents : le duc de Touraine a choisi les épis d'or ; le roi et la reine Isabeau font reproduire dans leurs appartements, sur toutes leurs tentures, cles branches de mouron et des cosses de genêt.
Parfois, mais plus rarement, il prend à ces jeunes princes le désir d'enrichir les murailles de leurs palais de quelque étoffe plus riche représentant les épisodes d'un livre en vogue, les hauts faits d'un héros fabuleux. Ainsi, en 1389, le maitre parisien livre au duc de Touraine VHistoire de Thésée et de l'Aigle d'or, tirée d'un roman d'aventures du temps. La tapisserie coûte 1,200 francs. Une des quittances données sur le prix de ce travail nous a conservé l'empreinte du sceau de Bataille.
C'est encore au duc d'Orléans que sont livrées, en 1396, trois tapisseries du prix de 1,700 livres, représentant Pentasilée, cette reine des Amazones mise par le moyen âge au nombre des preuses, pièce de quinze aunes de long sur quatre un quart de large; Beuve dc Hantonne, tapisserie de trois aunes et demie, sur vingt de cours ; enfin les Enfants de Renaud de Montauban et dc Riseus de Ripe-mont.
On verra plus loin la liste des tentures fournies par Bataille, en 1395, au duc de Bourgogne Philippe le Hardi. Elles sont au nombre de six; parmi elles figure une pièce consacrée à la glorification du héros de la guerre contre les Anglais, Bertrand du Guesclin.
En 1398, une tapisserie représentant l'Arbre de la vie, c'est-à-dire une tige surmontée d'un crucifix, portant sur ses branches les prophètes et Ies Pères de l'Église, est payée par le duc d'Orléans 200 écus.
Nicolas Bataille cessa de vivre avant l'année 1400, laissant une veuve nommée Marguerite de Verdun. Il avait eu, d'un premier mariage, un fils nommé Jean Bataille, tapissier comme son père, et approchant, en 1400, de sa trentième année. Mais, avant de
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